Aujourd’hui aventure. M’enrouler et me dérouler d’un sari et réussir à survivre entre les deux (Une journée avec, un concept largement et librement pompé. Les lectrices du ELLE reconnaitront).
7.30 Masakali, Masakali, je me mets dans l’ambiance. Je suis Sonam Kapoor, je suis une colombe gracieuse drapée de soie, prête à m’envoler .
7.40 Toute excitée que je suis par le défi, je sors la soierie, je suis éblouie.
7.45 Trois détails me sortent de ma rêverie et me plaquent violemment au sol de la réalité en beuglant au choix biberon, chocolat ou café.
7.46 Je suis seule au monde, j’ai fermé les écoutilles.
8.02 Je déroule les 7m de tissus doré.
8.03 Ca tient pas sur le lit, je fais le tour du lit. Obligée d’ouvrir la porte, ça tient pas dans la chambre. Je déroule dans le couloir.
8.04 Je repousse l’ennemi et les cris.
8.05 Ma fille m’explique qu’elle aussi elle veut mettre un sari, et des bangles et un bindi et porter des trucs sur la tête.
8.40 J’ai réussi à mettre tout le monde dehors en promettant tout un tas de choses plus ou moins avouables.
8.45 Je marche jusqu’à l’extrémité du sari.
8.47 Je m’allonge par terre, parallèle au sari.
8.48 Je roule.
9.02 J’ai fini de rouler, j’ai l’air d’une saucisse herta. J’arrive pas à me lever.
9.30 J’ai très chaud et je commence à étouffer un peu.
9.32 Martha, entre et se demande ce que je fous parterre à m’agiter tel un lombric.
9.33 Elle me déroule et me demande comment je veux porter le sari : à la marathi, gujarati, à la bengali, rural, urbain, festif ?
9.40 Je veux juste ressembler a Sonam Kapoor.
9.50 Martha m’ouvre les yeux. Il manque un truc : la blouse. La brassière de tennis ça va pas le faire…
9.52 Je sonne chez ma voisine bengali. Elle veut bien m’aider.
10.01 J’essaye la blouse, ça baille grave. C’est pas une légende, les bengalis ont des seins surdimensionnés.
10.05 On rembourre avec du coton, beaucoup de coton.
10.20 J’ai des seins énormes. Ouais.
10.25 On recommence l’enroulage. Je découvre que c’est pas du tout de l’enroulage mais du pliage.
11.00 Je suis prête, je suis sonam kapoor, je sors.
11.05 Les watchmen s’écroulent. De rire, de honte, d’admiration, je sais pas.
11.06 Un rickshaw s’arête.
11.07 14 rickshaws s’arrêtent. Ils sont fascinés (les seins je pense).
11.30 J’arrive enfin à monter dans le rickshaw.
11.31 Je suis plaquée au siège, j’étouffe, le pan de mon sari s’est enroulé dans la roue arrière droite.
11.32 Je suis toute bleue, je rassemble mon sari et mes esprits, « chalo », on peut y aller.
11.35 J’arrive au marché.
11.37 Je décide de rester dans le rickshaw, je suis au drive in, c’est commode. Pas le choix, j’arrive pas à descendre.
11.50 Je suis de nouveau devant la maison. Les watchmen sont encore inconscients. ils se réveillent avec le cri douloureux que provoque ma chute quand je descends enfin du véhicule et par les tomates qui roulent à grande vitesse dans la pente du parking. Ils retombent (les seins encore).
12.00 Un vroom puissant me fait sursauter et écraser une tomate. C’est un bandra boy sur sa bullet. Il me propose de me déposer à ma prochaine étape.
12.01 J’accepte (idiote).
12.05 Je tourne autour de la moto. Comment monter ?
12.06 Il me propose l’amazone.
12.08 Hop, je suis en amazone, le sari au vent titillant dangereusement la roue arrière. Même pas peur.
12.25 On arrive au Basilico. Je saute, je tombe, je me relève.
12.30 Je pousse la porte, digne.
12.31 Une tablée de mémés gujus aventurières perdues trop loin de leur habitat naturel, me prend pour une des leurs et me tire par le pan pour m’assoir à leur table.
14.02 J’ai mangé tous les plats végétariens du menu. Je déplie un pli. Malin le sari.
14.30 On se donne rendez vous la semaine prochaine chez SOAM à chowpatti.
17.00 Je suis toujours chez Basilico, je n’ai plus de pli.
20.00 Mon téléphone sonne. Qu’esse tu fous pourquoi t’es pas a la maison ?
20.30 Mon mari, me soulève délicatement et me jette dans la Toyota.
20.35 Ma fille m’explique en hindi qu’il me manque le bindi et les bangles et que j’ai rien compris.
20.40 Mon fils me confond avec la voisine (les seins).
21.30 Mon mari me déroule. Je suis Sonam kapoor.
Quelques illustrations. Le sari, vêtement universel, va à tout le monde, plus ou moins bien.
Le mode d’emploi pour ne pas vous retrouver dans la position dite de la saucisse herta. Observez le mannequin, probablement Bengali.
Deepika Padukone (et non sonam kapoor…)
deepika encore
Sonam Kapoor
Aishawarya Rai
Une bonasse qui se la pète en sari rose devant un ventilateur
Serana et Venus Williams…
Sur le blog de Desi Fashion Police, 36 façons de s’enrouler et tout un tas d’autres trucs utiles.
Hehehehe!
J’adore, on dirait moi!
je me permets de rectifier, il ne’s agit pas de Sonam Kapoor dans la photo mais de Deepika Padukone, celebre actrice de Bollywood. En tout cas j’ai beaucoup aimé votre récit, je me suis déjà retrouvée dans la meme situation, pas facile le saree pour les occidentales!!!!:-)
Attention à ne point prendre Deepika Padukone, meilleur espoir féminin 2008, avec Sonam Kapoor.
Voir « Om Shanti Om » de toute urgence!
La honte ! comment ai je pu confondre deepika et sonam ?
voilà, l’erreur est réparée. merci de m’avoir ouvert les yeux (et de me lire :-))
Merci, j’ai bien ri !! Je t’imagine en saucisse Herta avec des gros seins, hihihi !!
trop fort: enfiler le sari seule et se promener dedans alors que c’est même pas mariage!!! Personnellement, je la joue avec la secrétaire du mari dans les toilettes avec 57 épingles à nourrice, et après, je ressemble à Indira Gandhi
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