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Tu me cherchais ?

Je t’avais dit qu’un des grands avantages de l’Argentine c’était d’avoir une frontière commune avec le Brésil et bien nous l’avons franchie, Sanjay, les chiots, mes chaussures de Tango et moi.

Donc si tu me cherches, maintenant je suis là, je bois du schweppes avec mes copains.

Stay tuned !

 

 

Toute la vie sera pareille à ce matin

Le frimas caresse mes doigts de pieds.

Les feuilles dorées contrastent joliment dans le ciel bleu azur. Je traverse la rue pour marcher du côté du soleil, je rêve de feu de cheminée, de couette douillette et de lumière rasante. J’entends des chansons douces et un peu tristes.

L’automne est là et l’automne est d’autant plus beau que l’été a été chaud.

Je vais mettre des chaussettes.

otoño

Photo : Sanjay Patel

Rodriguez, Sandrevan Lullaby

Et sinon, c’est bien l’Argentine ?

Comme on est jamais mieux servi que par les autres, c’est Julie, porteña depuis 3 ans, qui te répond.

Tu ne le sais pas mais dans quelques minutes, le temps de lire le texte, tu plaqueras tout là bas ou où que tu sois, pour ici. 

« J’ai eu envie de dessiner les contours de ses 3 dernières années, de les remplir de buena onda, de les colorier d’albi-celeste, de les teinter de la lumière du campo, de les parer de jacarandas, de les teindre de chandon et de mate, de les saturer de bochas, de tablas et de mimbres, et enfin de les exposer avec des mots simples et heureux.

 A Buenos Aires, j’aime les températures, les gens et le soleil.

J’aime la détente générale, l’ambiance internationale, les différences culturelles celles qui dérangent et celles qui nous arrangent.

J’aime les rencontres éphémères, les confidences des inconnus qu’on embrasse en les quittant, les amitiés qui se construisent et celles qui se consolident.

J’aime rencontrer des gens tout le temps, parler parler parler, argumenter, partager, m’enflammer, monter le ton et puis boire un Fernet.

J’aime le machisme ambiant, qu’on me dise que je suis une déesse, que je suis belle et mince, qu’on me laisse m’asseoir dans le bus et qu’on ne me laisse rien payer.

J’aime les tempêtes violentes, celles qui tonnent et qui résonnent dans le ventre, les pluies battantes qu’on a attendues, qui inondent les rues et font chuter les températures.

J’aime ne plus connaître de limites, ambitionner de grands projets, croire que tout est possible dans un pays où tout peut toujours se discuter.

J’aime me gaver de lumière et de soleil, de bife et de bondiola, de licuados et de cortados.

J’aime essayer de comprendre sans juger, tenter de ne pas comparer et me sentir riche d’une nouvelle amitié.

J’aime l’attitude blasée face a un état de crise permanent.

J’aime travailler mon œil, m’enthousiasmer pour les vieilleries des puces et m’entourer de belles choses.

J’aime rêvasser, projeter, imaginer et me laisser émouvoir par la beauté.

J’aime les négociations colorées : de vert, de blue et parfois même de celeste.

J’aime pouvoir m’ouvrir le plus possible tout le temps et avec tout le monde, faire preuve de curiosité pour tous les sujets et tous les gens rencontrés, ne rien dénigrer et ne rien surévaluer.

J’aime sourire en lisant les gros titres des quotidiens, spéculé sur l’avenir du pays, parler politique avec les chauffeurs de taxis.

J’aime l’été en janvier, le buquebus pour l’Uruguay et les fêtes de l’Este.

J’aime me la péter simplement parce que je suis Française.

J’aime la sensation de fraude chaque fois que je passe la douane en rentrant de l’étranger.

J’aime les organisations qui n’en sont pas, les plans de dernière minute, et les diners qui se terminent à 5h du matin.

J’aime aller au campo, jouer au polo, et partager un asado.

J’aime m’entendre dire que oui je suis française, de Paris, que je suis ici depuis 3 ans et qu’on me réponde que je parle bien le castellano.

J’aime deviner quels sont les pavés mal sellés qu’il faut éviter pour ne pas se mouiller.

J’aime arpenter les rues, flâner, sentir que la ville m’appartient, marcher marcher marcher, essayer de déchiffrer la guia-t et finir par héler un taxi.

J’aime sortir en petite robe le soir sans jamais avoir froid. J’aime les croissants salés et expliquer aux argentins perplexes pourquoi j’aime tant leur pays.

Enfin je crois que si je faisais le bilan et que je devais résumer je dirais que j’apprends énormément ici et que la vie n’arrête plus de me gâter.

C’est tout simplement que je devais le mériter 😉 »

Julie, guest-star de luxe qui en plus de vivre l’argentine  l’exporte sous forme de pochettes en vrai cuir gaucho. Tu peux tout de suite te jeter sur sa page facebook – Les pochettes de julie –  et t’émerveiller de ses créations.

julie gaucha R

These shoes are made for walking (or dancing)

Voilà.

C’est fait.

J’ai atteins le fond du fond de la vacuité totale. A savoir, 2 bonnes heures à mater des photos sur facebook de gens que je ne connais même pas.

L’heure est grave.

Il est temps de retrouver le chemin des choses intéressantes de la vie.

Les chaussures.

Comme tu le sais peut être les argentines raffolent des plate forme shoes immondes, y’en a gavé toutes les vitrines de Santa Fé. Mais à deux pas, avec des plate forme ou pas, y’a une jolie boutique confidentielle qui étale des souliers qui font rêver.

« Comme il faut* » c’est son nom. On la trouve en haut d’un petit escalier dans une impasse et il suffit de franchir la porte pour avoir envie d’onduler sur des talons hauts. Il parait que ce sont des chaussures pour danser le tango. La vendeuse, elle, dit que ce sont des chaussures magiques et qu’on peut tout faire avec.

Et c’est vrai. Parce qu’en plus d’être jolies, sophistiquées, et ultra sexys (de vraies ‘fuck me shoes’ selon Sanjay, le poète) elles sont faites par des danseurs pour des danseurs. Alors si t’as envie de courir un 100 m perchée sur 7 cm tu peux. Magique.

comme il faut

Comme il faut

Arenales 1239 door 3 apt. M
tel: 4815-5690
info@commeilfaut.com.ar

* le nom français c’est un peu pour faire genre mais c’est aussi le titre d’un tango composé par Eduardo Arolas lors d’un séjour parisien.

Cliché Patagon

La Patagonie, c’est le cliché en super wide.

D’abord, on peut y croiser Florent Pagny sur son cheval, et c’est pas rien.

Ensuite, tu peux y porter ton blouson Patagonia in situ, la brigade du style vêtement technique appréciera.

Enfin, tu peux conduire une vieille guimbarde sur des routes sans virage qui traversent du rien plat où des moutons paissent peinard sous l’œil bienveillant des condors et trouver au bout du chemin des BALEINES et des PINGOUINS. Et ça c’est vraiment bien.

En vrai, le patagon est plutôt « north face », notre vieille guimbarde était une Chevrolet classique blanche et j’ai pas vu Florent  (apparemment il aurait déménagé à Miami),   mais à part ça tout y est.

Photo : Sanjay Patel

Travel tips :

l’Aéroport de Trelew, le plus proche de la Peninsula Valdes, est à 180 bornes de route droite. Alors si t’arrives tard dans la nuit et que tu ne veux pas risquer de t’emplafonner un mouton ou un lama (y’en a aussi, c’est ça le cliché) noctambule, tu peux aller dormir à La Casona de Rio, un B&B maison d’hôte avec des lits de compet’ et un petit dej qui te donnera toute l’énergie nécessaire pour tenir ton volant. Tu y seras accueilli comme à la maison par Janina et sa maman.

Target pipole

Aujourd’hui y’avait lui au café, assis à la table d’à côté.

Il s’appelle Ivan de la Pineda, il est mannequin. Il a une drôle de gueule (il fait pas baver comme Javier Bardem (ou sanjay), si tu vois ce que je veux dire), mais on s’en fout il est connu (il a une page Wikipedia, c’est un bon début non ?).

Enfin tout ça pour dire que j’avance assez bien sur la route des chaussures qui brillent. La prochaine fois (parait que c’est un habitué), je lui demande du sucre. On sait jamais, il connaît peut être Ricardo Darin.

Un dimanche à la campagne (argentinean style)

Photo: Sanjay Patel

Quand tu google le mot « polo », Ralph te saute aux yeux. Mais il est important que tu saches, toi qui t’intéresse aux choses du monde, qu’avant d’être un T shirt à col avec un cheval plus ou moins grand ou plus ou moins doré brodé dessus, le Polo est un sport.

De jolis garçons (et aussi de jolies filles) montés sur des chevaux, tapent à l’aide d’un maillet sur une baballe en plastique  et accessoirement essayent de marquer des buts.

La pratique du polo remonte à peu près à 2000 ans, les perses avaient déjà découvert son potentiel glamour, mais évidemment ce sont les brits, décidément super forts, qui un jour, du côté de Manipur, en Inde, ont vu des moustachus jouer, et entre deux gin tonic ont décidé de mondialiser le concept.

On joue au polo à peu près partout dans le monde, mais c’est en Argentine que ce sport est un art de vivre. Tous les grands tournois se jouent ici.

Et donc, contrairement à ce qu’on pourrait croire, quand on voit Harry et William en tenue, le polo est un sport accessible, la preuve, j’y ai eu accès. J’ai passé une journée délicieuse, à la campagne, à bouffer de la viande, à regarder les copains taper dans la balle et surtout à entendre le bruit sourd de 32 sabots (2 équipes de 4 joueurs) se lancer au galop en même temps. La prochaine fois, j’essaye.

ps : et pourtant, j’aime pas trop les bêtes (mais j’aime beaucoup les bottes en cuir).

Dirty harry et Will en pleine action : le polo, une pratique royale, mais pas que.

This is B.A. Baby !

Paris, c’est fini, c’est la tête en bas que je tapote ces quelques notes  dans une ville où TOUT, absolument TOUT existe pour me plaire :

BUENOS AIRES.

1. C’est une ville en B au bord de l’eau, critère primordial dans le choix de nos destinations (Barcelone, Bombay où même si l’eau a une drôle de couleur, c’est quand même liquide). Je te vois d’ici, tu es en train de chercher notre futur port d’attache. Tu peux barrer tout de suite Brest et Boulogne sur Mer.

2. Personne n’a l’air ni stressé, ni pressé. Je crois que je n’ai encore vu personne courir (sauf autour d’un lac dans un parc), en revanche j’ai vu un mec remplir son coffre d’une main, l’autre était occupée à tenir le Maté (mais j’y reviendrai).

3. La ville s’étend sur plein de kilomètres avec des trottoirs larges comme ça où la piétonne peut déambuler le nez au vent

4. Il fait beau et chaud presque tout le temps.

5. Il y a des librairies/galeries d’art/théâtres/ trucs de danse/ festivals tous les 5 mètres.

6. Sur les 3 mètres restants on trouve une terrasse de café et même si le café est vaguement dégueu, on s’en fout

7. Les garçons sont jolis. Tu comprends l’importance des terrasses ; pour les regarder passer.

8. Les filles sont jolies aussi et elles ont de gros seins. Sanjay est content, et si Sanjay est content, je suis contente.

9. Tout le monde s’embrasse, tout le temps. Au début quand l’agent immobilier (forcément j’en vois beaucoup en ce moment) te claque ‘une’ bise (ici c’est une seulement) en te passant la main dans le dos, ça étonne. Mais on s’y fait vite. Forcément ça dépend aussi de la gueule du dit agent. Parfois on serre la main en se planquant derrière des us et coutumes exotiques de française loin de son bercail. C’est pratique.

10. L’administration est über Kafkaienne, ça me rappelle le pays des moustachus, et ça m’émeut (et ça fait ressortir la Mrs Patel en moi et je suis toujours contente de la revoir).

11. Le taux de change est fluctuant. Ça m’arrange, personne ne se rend compte que je ne sais pas compter.

12. Il y a des petits challenges quotidiens : aujourd’hui trouver du pain de mie. Va savoir pourquoi le rayon ad’hoc du carrefour a un air de Varsovie 1982 : vide. Demain, il y aura du pain mais plus de yaourts nature, mais ça je m’en fous, j’ai une yaourtière. Alors non seulement je vais pouvoir fabriquer les meilleurs yaourts au monde, mais aussi peut être les vendre. Tu pourras m’appeler Perette.

 13. Il y a du bleu ciel ‘celeste’ partout et surtout dans le ciel.

13. Il y a Ricardo Darin (j’y reviendrai aussi)

 (14, Fonelle et Pénélope sont passées par ici il y a peu ce qui en fait évidemment The place to Be, et puis Britbrit passe en concert en novembre, et puis y’a une version Argentine du Hola!, et puis les films à la télé passent tous en VO, bref, si t’as une envie irrépressible de danser le tango, en mangeant de la côte de Boeuf napée de Dulce de Leche, tu sais ou me trouver).

La bannière :

Je googleimages ‘Argentine’ et je trouve du foot, des jolis garçons, des gros seins, des pingouins, des vaches, un peu de tango, un logo d’apple, ce qui est très étonnant vu que le protectionnisme maladif du gouvernement empêche l’importation des produits hype et d’autres trucs aussi (mais j’y reviendrai). Donc pour rester simple je vous colle du Foot. Y’a les jolis garçons , les embrassades, le bleu ciel, et du foot, flou.

Pour le lectorat masculin, les Dieux du Stade version Porteña (Dieguito, pour le lectorat féminin, n’est pas forcément représentatif du joli garçon cité plus haut, pour celui là, je parlerai peut être de Polo).

EDIT 9 mars: j’ai changé la bannière, j’en avais marre du foot. et puis cette photo c’est vraiment la détente argentine. et surtout c’est Sanjay et moi dans quelques temps.