Piqûre de rappel : Le 12 mai, le Sénat Brésilien donnait le coup d’envoi de la procédure d’Impeachment de la Présidente Dilma Rousseff pour maquillage de comptes publics. Le vice Président Michel Temer prenait le manche et Dilma était envoyée en vacances forcées pendant une période pouvant aller jusqu’à 6 mois, le temps que les sénateurs étudient à fond la question. Si t’es perdu, tu peux relire les épisodes précédents (la véritable histoire de la déchéance de Dilma Rousseff et qui est vraiment Michel Temer).
Le 31 août, les sénateurs ont rendu leur verdict : FORA DILMA. Elle est déchue de son pouvoir présidentiel mais pas de ses droits civiques. Elle peut donc, si elle veut, se présenter aux élections présidentielles de 2018. Elle en est capable. Je te rappelle que Dilma est une guerrière prête à tout.
(Dilma Rousseff vêtue de son plus beau tailleur rouge, couleur de son parti, le parti des travailleurs et avec une tête de circonstance lors de son dernier discours. Elle a crié au coup d’Etat et à l’injustice. No Pasaran!)
Michel Temer a immédiatement prêté serment et s’est envolé pour le sommet du G20 en Chine asseoir sa légitimité internationale. Il a profité des nombreuses heures de voyage pour préparer son ‘action plan‘: restrictions budgétaires, réformes fiscales, modifications des programmes sociaux instaurés par ses prédécesseurs.
Vu qu’il est déjà mouillé dans des histoires de corruption (son nom est cité plusieurs fois dans le cas Petrobras), dans des histoires d’élections truquées (le Tribunal Suprême électoral doit statuer d’ici 2017 sur la validité des élections de 2014 pour lesquelles il concourrait en tant que vice président de Dilma Rousseff) et qu’une bonne partie de la population brésilienne l’accuse d’avoir accédé au pouvoir comme un vieux chacal en virant son ancienne alliée devenue nouvelle ennemie, il n’était pas à une ou deux mesures ultra impopulaires près. Pour Michel, c’est ‘all in’, soit il redresse l’économie du Brésil en pleine crise et son nom restera à tout jamais dans les livres d’histoire associé au sauvetage du Brésil, soit il sombre avec le navire et ne sera qu’un pourri de plus dans la plus grande crise politique que le pays ait jamais connu.
(Michel Temer tellement content qu’il a presque souri)
Une semaine après son intronisation officielle, le 7 septembre, jour de commémoration de l’indépendance du Brésil, pendant que le fringant nouveau président et sa jeune épouse paradaient lors du premier acte officiel de leur mandat, des centaines de milliers de personnes se retrouvaient dans la rue pour crier Fora Temer. (Temer dehors).
(Président et Madame Temer solennels et officiels incarnant la fonction devant le seul mec qui sourit pour la photo)
(manifestants pas contents à São Paulo, le 7 septembre )
(manifestants germanophones pas contents )
(manifestants anarchistes et écolos qui veulent virer tout le monde avec une pancarte réutiliable à l’envi)
On va encore bien se marrer.