Comme on est jamais mieux servi que par les autres, c’est Julie, porteña depuis 3 ans, qui te répond.
Tu ne le sais pas mais dans quelques minutes, le temps de lire le texte, tu plaqueras tout là bas ou où que tu sois, pour ici.
« J’ai eu envie de dessiner les contours de ses 3 dernières années, de les remplir de buena onda, de les colorier d’albi-celeste, de les teinter de la lumière du campo, de les parer de jacarandas, de les teindre de chandon et de mate, de les saturer de bochas, de tablas et de mimbres, et enfin de les exposer avec des mots simples et heureux.
A Buenos Aires, j’aime les températures, les gens et le soleil.
J’aime la détente générale, l’ambiance internationale, les différences culturelles celles qui dérangent et celles qui nous arrangent.
J’aime les rencontres éphémères, les confidences des inconnus qu’on embrasse en les quittant, les amitiés qui se construisent et celles qui se consolident.
J’aime rencontrer des gens tout le temps, parler parler parler, argumenter, partager, m’enflammer, monter le ton et puis boire un Fernet.
J’aime le machisme ambiant, qu’on me dise que je suis une déesse, que je suis belle et mince, qu’on me laisse m’asseoir dans le bus et qu’on ne me laisse rien payer.
J’aime les tempêtes violentes, celles qui tonnent et qui résonnent dans le ventre, les pluies battantes qu’on a attendues, qui inondent les rues et font chuter les températures.
J’aime ne plus connaître de limites, ambitionner de grands projets, croire que tout est possible dans un pays où tout peut toujours se discuter.
J’aime me gaver de lumière et de soleil, de bife et de bondiola, de licuados et de cortados.
J’aime essayer de comprendre sans juger, tenter de ne pas comparer et me sentir riche d’une nouvelle amitié.
J’aime l’attitude blasée face a un état de crise permanent.
J’aime travailler mon œil, m’enthousiasmer pour les vieilleries des puces et m’entourer de belles choses.
J’aime rêvasser, projeter, imaginer et me laisser émouvoir par la beauté.
J’aime les négociations colorées : de vert, de blue et parfois même de celeste.
J’aime pouvoir m’ouvrir le plus possible tout le temps et avec tout le monde, faire preuve de curiosité pour tous les sujets et tous les gens rencontrés, ne rien dénigrer et ne rien surévaluer.
J’aime sourire en lisant les gros titres des quotidiens, spéculé sur l’avenir du pays, parler politique avec les chauffeurs de taxis.
J’aime l’été en janvier, le buquebus pour l’Uruguay et les fêtes de l’Este.
J’aime me la péter simplement parce que je suis Française.
J’aime la sensation de fraude chaque fois que je passe la douane en rentrant de l’étranger.
J’aime les organisations qui n’en sont pas, les plans de dernière minute, et les diners qui se terminent à 5h du matin.
J’aime aller au campo, jouer au polo, et partager un asado.
J’aime m’entendre dire que oui je suis française, de Paris, que je suis ici depuis 3 ans et qu’on me réponde que je parle bien le castellano.
J’aime deviner quels sont les pavés mal sellés qu’il faut éviter pour ne pas se mouiller.
J’aime arpenter les rues, flâner, sentir que la ville m’appartient, marcher marcher marcher, essayer de déchiffrer la guia-t et finir par héler un taxi.
J’aime sortir en petite robe le soir sans jamais avoir froid. J’aime les croissants salés et expliquer aux argentins perplexes pourquoi j’aime tant leur pays.
Enfin je crois que si je faisais le bilan et que je devais résumer je dirais que j’apprends énormément ici et que la vie n’arrête plus de me gâter.
C’est tout simplement que je devais le mériter 😉 »
Julie, guest-star de luxe qui en plus de vivre l’argentine l’exporte sous forme de pochettes en vrai cuir gaucho. Tu peux tout de suite te jeter sur sa page facebook – Les pochettes de julie – et t’émerveiller de ses créations.
