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As Time Goes By

Fast Forward des trois derniers mois.

En me baladant, en chantant la la la, j’ai rencontré tout un tas de petits personnages dans la tête  de Jean Michel Basquiat. Comme ils faisaient beaucoup de bruit et qu’ils bousculaient la glauquitude bien pensante de l’hiver parisien,  j’ai essayé de les semer en fonçant sur les lignes droites de Mondrian. Des carrés, des angles, des plans, pour finalement me retrouver seule dans les pièces vides de Martin Kasper, à attendre. Quoi ? Le printemps ?  Un ciel étoilé de Magritte ? Demain ? ou le retour de ceux qui font du bruit?

Jean Michel Basquiat – Untitled – Fallen Angel – 1981

Piet Mondrian – Composition en Rouge Bleu et Blanc II – 1937

Martin Kasper – Café 2 – 2010

René Magritte – La Page Blanche – 1967

Trois mois passés aussi à  chantonner ‘comme d’habitude’ le matin dans la nuit froide et mouillée, à dévaliser tous les rayons de fonds de teint, blush et de coup de pouce bonne mine, tous, à lever les yeux creux vers le ciel aussi triste qu’un néon d’hôtel amputé d’une lettre.

Et puis j’ai pris un abonnement Point Soleil, sorti les épaules, ouvert les fenêtres en grand,  entendu les bruits de la rue et la musique du voisin, cligné des yeux un soir vers 7h face au soleil couchant, et c’était le printemps.

My theory isn’t perfect, but it’s close

Tu as entre 30 et 40 ans. Tu as connu la gauche au pouvoir, tu ricanes quand tu entends « c’est l’histoire d’un mec » et tu es capable de fredonner « ce mec est too much, ce mec est trop… ».

Tu travailles, tu votes, tu payes des impôts et t’as peut être même des enfants. Et pourtant tu écoutes encore à donf’ les red hot dans ton casque Urban Ears, tu frimes en scooter, tu portes des air max, un carhart et un 501.

Les philisophes le disent, notre génération refuse de grandir. Ben ouais.

Comment veux tu avoir envie de grandir dans ce monde où les ainés martèlent que c’était mieux avant, où les crises s’enchainent, où les économistes assènent que nous vivrons moins bien que nos parents, où les écologistes hurlent que la planète se délite. Dans ce monde où les révolutions ne sont qu’un tour sur soi-même. Dans ce monde qui devient dingue ?

Et si en plus tu tombes là dessus dans la liste des concerts à paris en décembre 2010, tu te dis, qu’on n’est vraiment pas aidés.

Alors, pump up the volume, attrape les manettes de ta PS3 et ne t’étonnes pas que ta fille de 5 ans fredonne « wet sand » en jouant avec ses Barbies.

« My shadow side so amplified
Keeps coming back dissatisfied
Elementary son but it’s so…

My love affair with everywhere
Was innocent why do you care
SOMEONE START THE CAR, TIME TO GO You’re the best I know

My sunny side has up and died
I’m betting that when we collide
The universe will shift into a low

The travesties where we have seen
Are treating you like Benzedrine
Automatic laughter from a pro

My, what a good day for a, walk outside
I’d like to get to know you a little better,
God knows that I really tried

My, what a good day
just to take out bride
i’d like to know you a
did it for the better of

I saw you there so unaware
Those hummingbirds all in your hair
Elementary, son, but it’s so

The disrepair of Norma Jean
Could not compare to your routine
Balarama beauty going toe to toe

My, what a good day
Just to let it slide
I’d like to say we did it for the better of

I thought about it
and I brought it out
I’m motivated by the lack of doubt
I’m consecrated but I’m not devout
The mother, the father, the daughter, yeah

Right on the verge, just one more dose
I’m traveling from coast to coast
My theory isn’t perfect, but it’s close

I’m almost there, why should I care
My heart is hurting when I share
Someone open up and
let it show

My, what a good day
for a walk outside
I’d like to think we did it for the better of

I thought about it and I brought it out
I’m motivated by the lack of doubt
I’m consecrated, but I’m not devout
The mother, the father, the daughter- Oh

You don’t fall in the wet sand,
You don’t fall at all- Whoa
You don’t fall in the wet sand,
I do- Yeah…
You don’t fall in the wet sand,
You don’t fall at all- Whoa
You don’t fall in the wet sand,
I do! YEAH!!!!!!!!! »

Les feuilles mortes ne se ramassent pas encore

« Il est 6h58, vous écoutez France inter, tout de suite la météo de Joel Colado. Les températures aujourd’hui seront de saison, -12 dans la matinée, 40 à la demie journée et  8 degrés dans la soirée ». (c’était hier, aujourd’hui y’a grève, Joel dort, mais on va faire comme si on était hier).

L’angoisse me plaque au plumard, ma tête tourne, mes paupières sont en plomb, mon cerveau en bouillie : pourquoi suis je réveillée a 6h58 ? Et surtout, surtout, qu’est ce que je vais me mettre pour éblouir la foule sur le quai du RER ?

Je vais avoir trop chaud, ou trop froid, ou les deux. C’est la fièvre. C’est l’horreur.  C’est la demi saison. Il fait demi chaud-demi froid et c’est complètement la merde.

Vois tu, là d’où je viens, il y a 3 saisons : chaud, très chaud et  pluie (il fait chaud aussi quand il pleut, pour qu’on puisse danser sous la pluie, sinon c’est plus Bombay, c’est Glasgow). Tu ne penses jamais au temps qu’il fait derrière le rideau, tu sais le temps qu’il fait. Donc, une fois que t’as compris qu’en sari tu ressembles plus au mannequin Herta qu’à Bipasha, et que tes épaules/genoux/mollets sont susceptibles de provoquer une émeute (sont pas difficiles là bas,  la blancheur capitonnée de nos gambettes d’européennes blafardes écrase total la bombe locale), t’as le choix entre t’habiller comme un sac, comme un sac transpirant ou comme un sac inondé. Facile.

Ici, soit je plaque mes bras croisés aux poils hirsutes sur un t-shirt léger et je cours très vite jusqu’à la bouche du RER, où règne une chaleur tropicale qui me réchauffe le cœur, pour ne pas sentir la morsure du gel sur mes doigts de pieds nus dans des sandalettes, aux premières lueurs du jour,  ou je luis de transpiration en pleine après midi, engoncée dans un amas de trucs noués autour de la taille (blouson, écharpe, pull, moufles – je suis frileuse) et j’éclate mes chaussures fermées avec le gonflement de mes pieds. C’est la version demi matin, demi après midi. Tu choisis à quelle heure tu veux être dans le ton, le restes du temps tu souffres.

L’autre option, c’est haut / bas qui donne: mini jupe débardeur, Ugg tout comme Pamela, ou doudoune / mules à talon comme Barbie.


Vivement l’hiver, une vraie saison, qu’on se caille pour de bon et qu’on arrête les demi conneries.
(Dans 2 mois, quand j’écrirai que je ne supporte plus le froid et/ou mon jean tu  pourras me traiter de connasse entière et me rappeler un jour de mai 2009).

Grand Paradi(s)

Tu te souviens de grand paradi ? Tu sais l’énorme complexe perché sur Cumballa Hill, dans le coeur de la mégalopole, 3 tours et des maisons autour. Dans la maison du bout, on trouvait des mangues du jardin, parfois des serpents échappés du parc des Tours du silence, de l’autre côté de la grille, même des singes. On trouvait aussi du tchai sucré, de l’amitié, des paons qui s’appellent Léon, de l’inspiration et des mots, plein de mots, pas forcément dans le bon sens.

Grand paradis est aussi une pierre blanche, cachée, là bas, derrière les herbes hautes de la prairie. Le refuge de Dominique, héroïne à la vie banale et aux pensées troubles. Elle fuit les autres parce qu’elle ne sait pas se trouver, jusqu’au jour où grâce à une photo jaunie et cornée elle part à la recherche de son aïeule, à la recherche de la petite moi, d’elle.

Grand Paradi est aujourd’hui un « S » de plus, plein de mots, toujours dans le bon sens, et 4 étoiles dans la critique littéraire de Télérama.

Tu vas tenir Grand Paradis dans tes mains, tu vas dévorer les pages, te couler dans des femmes habitées, torturées et  simples et saines comme le vent et le soleil, lire « la pénombre aquatique des jours sans relief », des mots qui s’enchainent comme l’ADN de la mélancolie,  et tu vas aimer ce roman envoutant. Comment faire autrement ?

Grand Paradis, Angélique Villeneuve, Phébus.

T’as le liquide vaisselle moumoune ?

Les moustachus te manquent ? Moi, j’en pleure. Je lis et relis inlassablement un vieux filmfare d’avant la sortie en DVD de 3 Idiots et j’ose pas mettre le dit DVD, que Sanjay est allé chercher à Bombay exprès, dans le lecteur. Après j’aurais plus rien à regarder.

Alors pour nous remonter le moral en cette saison indienne de festivals et pour oublier qu’aucun  pétard ne  trouble la tranquillité d’un samedi parisien, voici Zeenat, héroïne des 70’s, incarnation de la femme au foyer, qui brique sans choli et arrose le lingam.

Avant Garde

Parfois je me sens brillante, je sais des choses que les autres ne savent pas, je me sens au dessus, mieux que les autres, mais ça ne dure jamais longtemps.

L’autre jour, quand je redécouvrais Taratata, grâce à Monsieur Pattèle, qui lui, est évidemment mieux que les autres, sinon, je ne l’aurais pas choisi, j’ai entendu une voix issue des profondeurs de l’Amérique Noire. Al Green, Otis Redding, Ben E King, en un : Bobby Bazini. Tu me diras, y’en a des tonnes des mecs qui fredonnent un air ressemblant vaguement à Stand By Me, avec une voix chaude et sensuelle. En général ils ressemblent à Charlie Winston (que je t’invite à découvrir également sur Mytarata.com)

Mais, là pas du tout. Bobby a un teint de bidet, une mèche et 20 ans. Une vraie gueule de Neuilly sa mère, lui manque plus que la trottinette.

T’imagines, un post ado blanc, qui chante comme un vieux noir ! J’ai donc cru être à la pointe de la découverte musicale jusqu’à ce que je lise que Bobby est pressenti pour être le prochain Céline Dion, dixit Morandini, les boules pour lui, en même temps il est canadien, et surtout que je l’entende au Monop’. Note bien que mon snobisme légendaire ne m’empêche pas d’écouter en boucle de la musique de supermarché. Bobby, j’te Kiffe !

Who’s That Girl ?

Aujourd’hui 1er septembre, je me pose un certain nombre de questions existentielles : comment montrer mon bronzage alors qu’on se pèle et que même en Jean je frissonne ? Comment ne pas me retrouver coincée sur le quai du RER A surpeuplé mardi prochain (préavis de grève, vive la France) ? Y aura t il de la neige à Noël ? Pourquoi Lady Gaga ?

Lady Gaga, jusqu’à hier, était une sorte d’hologramme. Vue sa moumoute blonde dans les magazines people, lu son nom sur toutes les lèvres gays ou pré adolescentes, dégueulées les comparaisons multiples (Madonna, Christina, Rhianna, etc), jamais, jamais entendu la moindre note de musique sortir de derrière les masques en dentelle et de sous les cornes en paille de cheveux. Et puis soudain, taratata en rediff’ sur mon ordi, un soir d’été qui ressemble à l’automne, blottie sous 412 coussins (pas de chauffage avant le 25 septembre m’a dit la gardienne).

Lady gaga, elle envoie. Poker Face au piano, en français, debout sur le tabouret,  le cul tendu vers le ciel. Naguy amoureux et moi subjuguée.  Son français est merdique, c’est elle qui le dit, mais sa voix fantastique et son talent authentique. Et là une autre question existentielle : pourquoi lady gaga chante t elle de la merde ?

Son Terrible Engin

Ioan Stefan Bozintan m’a fait une petite place sur son 50 cc, entre les pneus de secours et les tupperware protecteurs de GPS. Je pars en vacances.

Vroum Vroum.

J’ai rencontré Ioan place de l’hôtel de Ville, en allant au BHV, comme quoi l’aventure est toujours au bout du tournevis. Ce garçon enthousiaste a décidé de parcourir l’Europe sur un scooter 50 cc. http://www.fiftymaniac.jimdo.com.

Badu, Badu Live

Photo : funky Re

La rumeur le disait à Paris, un murmure qu’il allait taquiner la guitare, et finalement jeudi, vers 11h du soir, quelqu’un a fini par dire où. 500 privilégiés et méritants (3 h de queue version boite à sardines) ont groové avec Prince de 2 à 6h du mat’ au New Morning. Et moi, j’y étais pas. Voilà.

Par contre, il était avec moi entre 9h et minuit, à l’Olympia,  pour applaudir sa copine Erykah Badu. Le Kid et moi, on groove à l’unisson, on surf la même vibe, celle vibrante et percutante de la diva Erykah.

Erykah est arrivée sur scène, telle une cholita des hauts plateaux andins: poncho, chapeau haut de forme et jupons. Elle a pris des poses solaires et poussé quelques petits soupirs dans le micro, et puis, lentement, elle a succombé à l’ambiance parisienne et amoureuse d’un public transi. PARIS I LOVE YOU (yeah, moi aussi). Elle a dégagé le poncho, sur ‘on and on’, viré les jupons pour se retrouver dans une petite robe noire Billie Hollydesque et à la fin, en totale communion avec le public, elle a lourdé le chapeau. Elle a même mis un coup de pied au cul aux poses de diva au melon. Erykah, à nu, avec nous.  Comme dans le clip de ‘Window Seat qui a fait trembler les texans, elle s’est déshabillée pour ne garder que l’essentiel, la SOUL.

Je suis entrée à l’Olympia en l’imaginant princesse, même si deep inside je me disais qu’une fille qui se fait masser les pieds par GURU en poussant des petits cris ne peut pas être si inaccessible qu’on le dit, je suis ressortie en la voyant new BFF. She Believes in Me, oui, elle me l’a répété 45 fois. L’autre nain, lui en revanche, n’est plus du tout mon pote.  Tu crois qu’il serait descendu sur scène ‘funker’  avec la Badu ? Que dalle. Mais imagine, il serait descendu! Il aurait justifié toutes les fois ou j’ai serré les jambes et dandiné du cul pour retenir les litres de bières pré concert et ne pas risquer de louper la magie du Live.